Projet au français
La Circulation Automobile Est un
Vrai Fleau dans Nos Villes
L'automobile
est en effet un outil majeur de la conception
économique actuelle du monde.
Dans notre monde qui se veut rationnel et logique, l'automobile est l'outil le plus
passionnel et le plus aberrant qui soit. La croissance automobile
ne peut pas s'inscrire dans le long terme et n'est encore possible aujourd'hui que parce que seule une
minorité privilégiée de l'humanité en a fait l'outil de son développement
économique. Si nous voulons que la vie puisse être possible sur Terre dans les décennies à venir, notre seule issue est donc d'abandonner ce fléau en remettant en question, de manière radicale et profonde, les causes qui
font que l'idéologie automobile est
devenue dominante dans les pays industrialisés. La
sortie de l'automobile doit se faire par une
réduction de notre consommation matérielle et énergétique, une diminution des
flux de transports, une réorganisation de nos
sociétés et une remise en cause de nos objectifs.
A Paris, par exemple, la voirie est occupée à 60 %
par les voitures en stationnement. Une voiture consomme 12 fois plus d'espace
par personne transportée qu'un bus et le taux moyen d'occupation des voitures est de 1,25 personne par voiture dans
la région parisienne. L'automobile s'est approprié les rues des villes,
les places des villages et les routes de campagne. Dans
la vallée de la Maurienne il n'y a parfois pas la place pour la rivière Arc, la
nationale 6, la ligne de chemin de fer Lyon-Turin et l'autoroute. En ville, les
enfants n'ont pas d'espace pour jouer et ont déserté les rues au profit de leur
console de jeux grace à laquelle ils peuvent se prendre pour Shumacher ou un
membre d'un commando armé. Dans les comités de
quartier, lors des réunions de discussion avec la mairie de Lyon, le problème
du stationnement est inlassablement évoqué. Les villes européennes, de par leur forte densité, sont
incompatibles avec l'afflux d'automobiles que nous
leur imposons et sont sujettes à une pollution sonore inacceptable. On estime que 7 millions de personnes, soit 12,3 % de la
population, sont particulièrement concernés par la bruit de nos
villes. Pourtant, l'organisation de nos sociétés
qu'imposée par l'automobile implique une change forte
dans la structure de nos villes et villages.
Par example les villages se sont vidés de leurs artisans au profit de zones
commerciales lointaines où les familles se rendent deux fois par mois pour
acheter de quoi remplir leur congélateur. Dans ce
contexte, vivre sans voiture devient de plus en plus dur, l'exclusion sociale
de ceux qui ne peuvent pas conduire (personnes agées, personnes n'ayant pas le
permis, personnes n'ayant pas les moyens de posséder une voiture ) ou de ceux
qui ne veulent pas conduire (vus par la population comme de dangereux
extrémistes écolo) va grandissante. En ce qui concerne la consommation énergétique
et la pollution atmosphérique, l'impact du mode routier avoisine, voire
dépasse, les 90 % de la contribution du secteur des transports.
Bien que la voiture soit responsable, en France de 15% des émissions d'oxyde de
soufre, de 60% des oxydes d'azote, de 55% des monoxydes de carbone, de 40% des
particules en suspension.
Un outil de violences
On se serait bien contenté des nuisances provoquées par les automobiles,
mais ce serait sans compter sur les nuisances provoquées par le comportement
violent des automobilistes. En 2001, 8159 personnes sont mortes sur les routes
de France, soit près de 21 morts par jour, 200 000 personnes ont été blessées,
dont 45 000 gravement (6). Au niveau mondial, ce sont huit millions de
personnes qui ont perdu la vie jusqu'en 1994 (7). En France encore, les jeunes
de 15 à 24 ans ont 38% de chances de mourir dans un
accident de la route, première cause de mortalité pour cette tranche d'age,
devant le suicide (17%)(8).Ces statistiques effrayantes montrent clairement que
l'automobile est un outil
de violences physiques intolérable de par le nombre de morts que son
utilisation provoque.
Comment l'être humain peut-il se transformer aussi radicalement au volant d'une
automobile, au point de devenir une bête féroce,
dangereuse et mortelle ? A partir du moment où l'automobiliste rentre à
l'intérieur il se dépossède de son enveloppe charnelle pour s'identifier à
celle de son véhicule. Non contents de s'être accaparé la quasi-totalité de
l'espace, les automobilistes occupent, de manière totalement illicite, le peu
d'espace public restant aux piétons, aux cyclistes,
aux handicapés, aux autres usagers de la route. Comme une force armée, les automobiles occupent des territoires qui ne leur
appartiennent pas, sur lesquels ils n'ont aucun droit et dont les occupants
possèdent moins de force physique. L'automobile
s'attaque préférentiellement
aux piétons, cyclistes, dont la masse physique ne peut rien contre la tonne
d'acier dont elle est constituée. L'automobile s'impose dans les rues
des villes par son soif de pétrole, contribuent a
l'agression entre les peuples d'orient. Comme le dit Marie-Hélène Aubert, "Le
carburant que nous mettons dans nos
voitures a parfois l'odeur de sang, de malversations et d'encouragements à des
gouvernements dictatoriaux". L'automobile induit une
violence aussi bien au niveau individuel qu'au niveau collectif, au niveau
local qu'au niveau international. L'être humain n'est
sûrement pas assez évolué pour maitriser un outil qui dépasse ses capacités à
se conduire en citoyen du monde. Puisque les armes sont interdites en France et
que l'on reproche souvent aux Nord-Américains de ne pas faire de même, pourquoi
ne pas interdire les automobiles qui représentent un
danger au moins aussi grand.
L'automobile est
irrationnelle
Si nous analysions rationnellement le rapport entre avantages et inconvénients
liés à l'utilisation de l'automobile, nous
abandonnerions immédiatement ce mode de transport. Malheureusement, l'utilité
prêtée à l'automobile est
complètement déconnectée de la réalité et n'est même
pas justifiée par des raisons économiques. Il est
d'ailleurs paradoxal de voir des données de rentabilité financière venir au
secours des écologistes qui militent contre la construction de certaines
autoroutes. Dans Energie et Equité il se calculait la
vitesse réelle d'une automobile en incluant le temps
passé à travailler pour supporter le coût de cette automobile.
Avec vitesse = distance / temps, actualisons ce calcul au niveau de la France.
La distance parcourue par an est de 14 000 km par
véhicule en France. Le temps passé doit inclure le temps passé dans la voiture plus le temps passé à construire l'automobile, entretenir les routes et les autoroutes, à
soigner les blessés et enterrer les morts. Bref, la vitesse réelle d'une automobile doit être calculé en divisant la distance
parcourue par l'ensemble des temps nécessaires à son fonctionnement et à son
utilisation.
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